23 mars 2014 à 18:38
L ENTORSE DE LA CHEVILLE
L’ENTORSE DE LA CHEVILLE AU RAYON X
Notons d’abord qu’il y a différents types d’entorses de la cheville, impliquant différents niveaux de gravité. L’entorse se décline en trois types:
- L’entorse externe qui indiquera sûrement une atteinte des ligaments latéraux externes ou des tendons des péroniers latéraux.
- L’entorse interne indiquera elle une atteinte des ligaments internes ou du tendon du muscle tibial postérieur.
- L’entorse du médio-pied (mécanisme en talus) qui atteindra généralement le tendon d’achille.
« L’entorse est une liaison des structures ligamentaires qui tiennent une articulation. Dans 95% des cas il s’agira d’entorse externe de la cheville », analyse Christophe Delong, médecin du sport. Les symptômes de l’entorse se déclinent en plusieurs phases. Le premier est la douleur importante combinée une sensation de craquement, déchirure ou déboîtement. L’appui est impossible et la cheville gonfle dans les 10 minutes après l’accident. « Le premier réflexe est de glacer le pied pendant les 2-3 heures suivant l’entorse puis de l’immobiliser. Si l’on ne peut toujours pas poser le pied après cela, les examens radiologiques deviennent obligatoires. Ils permettent d'évaluer les lésions ligamentaires, tendineuses ou osseuses. Si l’on veut vraiment apprécier la gravité d’une entorse, l’échographie est le meilleur examen.»
Gare aux séquelles
Si l’entorse de la cheville est très fréquente, les complications le sont également. Les sportifs le savent bien et redoutent à juste titre ce que l’on peut appeler « les entorses mal soignées ». Ces séquelles sont de plusieurs natures : douleurs, appréhension, instabilité et surtout risque de récidive. Généralement, ces séquelles sont présentes car les bilans cliniques et radiologiques juste après l’entorse n’ont pas assez été poussés alors qu’une échographie aurait montré une atteinte ligamentaire ou osseuse justifiant une immobilisation plus longue. Quelle que soit l’importance de l’entorse, il est primordial d’être très prudent dans les dix premiers jours de traitement.
Privilégier la kinésithérapie
À force d'avoir été immobilisée, la cheville est devenue raide : il est donc difficile de la remettre en route et, bien souvent, on constate une perte d’amplitude dans les mouvements. Même si la douleur a disparu, l'articulation blessée est moins performante qu'auparavant. C'est à ce moment que la rééducation chez le kinésithérapeute devient bénéfique et bien souvent incontournable : «Si le ligament cicatrise sans trop de problèmes, la rééducation permet avant tout de récupérer ce que l’on appelle les récepteurs proprioceptifs et extéroceptifs, utiles à la sensibilité. Je recommande systématiquement entre 9 et 12 séances. »
Des séances qui vont généralement commencer en douceur avec des massages drainants. Celles-ci vont ensuite se corser avec des exercices (fléxion-extension-rotation) visant à récupérer en stabilité et en force musculaire. « Le plus efficace à mon sens est de combiner séances de kiné et reprise progressive du sport. Il faut y aller en douceur afin de retrouver ses sensations » conclut le docteur Delong.
Par Pierre Opitz
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